Teresa Brzóskiewicz (1929 - 2020) : Une rétrospective
Teresa Brzóskiewicz devant l'une de ses sculptures, Académie des beaux-arts de Varsovie, vers 1952
Depuis plus d'un demi-siècle, on s’est efforcé de reformuler l'histoire pour y faire place aux créations féminines, lesquelles furent trop souvent ignorées des historiens de l’art en dépit des succès qu’elles avaient remportés en leur temps. Pour peu que l’on s’intéresse aux œuvres des femmes artistes, on ne peut que s’étonner de cet oubli eu égard a leurs talents et à la qualité des travaux laissées à la postérité.
Un mouvement de mémoire et de reconnaissance des artistes dont les années les plus créatives se sont déroulées pendant l'époque communiste a déjà commencé, et porte ses fruits, révélant nombre de réalisations exceptionnelles. Ces artistes ont été connues et reconnues autrefois et leurs œuvres appréciées du public comme des critiques d’art, mais le cours de l’histoire et les aléas de leurs vies personnellesles ont effacées de la scène artistique par trop long temps.
La rupture de 1989 et les années de chamboulements politiques qui suivirent leur ont été particulièrement défavorables. La culture polonaise des années 1990 fut destructive, intolérante et voulait faire table rase de tout ce qui n'était pas conforme aux nouvelles idées de la modernité. Dans ce mouvement de dénigrement se mêlaient des conflits de génération, des rancœurs politiques et une course pour rattraper le monde occidental, montrant bien à quel point la mémoire historique est une question politique. On pourrait dire que le retour de la mémoire renverse les mécanismes du pouvoir et les dévoile, les démasque. Aujourd'hui, nous considérons l'art de la période communiste différemment, en tachant de trier et reconnaitre les œuvres importantes et appréciables.
Dans la seconde moitié du vingtième siècle, en Pologne, où l'émancipation s'est déroulée à un rythme différent de celui de l'Occident, de nombreuses femmes sculpteurs étaient actives; leur travail n'était plus alors limité ni par la loi, ni par la pression morale, bien qu'il ait toujours subsisté des inhibitions culturelles. L'exposition intitulée Sculpture dans le jardin, qui s'est tenue en 1957 au siège de l'Association des architectes de la République de Pologne à Varsovie et à laquelle ont participé quatre artistes féminines et quatre artistes masculins, témoignait clairement d’un l'effort d’égalité totale dans ce domaine. Cette exposition a rencontré un large écho dans la communauté des sculpteurs et a certainement dû être vue par Teresa Brzóskiewicz, diplômée de la faculté de sculpture de l'Académie des beaux-arts de Varsovie cette année-là.
Concernant cet oubli des femmes artistes dans la Pologne d’après 1990, un exemple frappant et regrettable est justement celui de Teresa Brzóskiewicz, dont le nom n'apparaît pas même à ce jour dans les études sur l'histoire de la sculpture polonaise de la deuxième moitié du XX siècle, bien que pas moins de cinq de ses créations soient exposées dans l’espace public de Varsovie, et cela sans compter les œuvres funéraires, pierres tombales du cimetière de Powązki.
Teresa Brzóskiewicz (à droite) avec ses collègues à l'Académie des beaux-arts de Varsovie, vers 1952
Née en 1929, Teresa Brzozkiewicz appartient à une génération particulièrement marquée par les cataclysmes et les ruptures successives de l'histoire du XXe siècle. Une enfance assombrie par la guerre, des études pendant la période stalinienne et des débuts difficiles sous le règne de la doctrine du réalisme socialiste. Par bonheur, l'arrivée au pouvoir d’un nouvel appareil communiste plus libéral au milieu des années 1950 entraîna des changements dans les relations internationales qui profitèrent aux artistes. Nombreux furent ceux qui purent alors obtenir des bourses d’ études à l’étranger, principalement en France. Teresa Brzoskiewicz, reçut une bourse du ministère de la culture et des arts pour se rendre à Paris. Elle suivit tout d'abord les cours de l'Académie de la Grande Chaumière, ce qui l’introduisit dans le milieu artistique local. Elle prit également des cours à l'École du Louvre. Puis, parallèlement à ces études et par nécessité économique, mais aussi poussée par une ancienne fascination pour le théâtre datant de son enfance et sa jeunesse, elle e lança dans l'art des marionnettes, et avec un groupe d'amis, organisa un petit théâtre pour lequel elle fabriquait elle-même la plupart des pantins animés. Les revenus des représentations de la troupe qui connurent un certain succès complétèrent sa modeste bourse. Elle trouva ensuite un emploi chez une sculptrice amateur française très fortunée, il s’agissait de l’assister dans la création de moulages, ce qui lui procura dès lors une certaine aisance économique, suffisante pour pouvoir louer un atelier personnel et se libérer de toute obligation mondaine.
A cette époque la sculpture était à l’avant-garde des recherches de nouvelles expressions. Alors qu'en Grande-Bretagne, en Espagne et aux États-Unis, les tendances abstraites étaient déjà très en pointe, en France, la sculpture figurative restait pourtant encore dominante. Mais dans toutes ces écoles on insistait sur la nécessité d’innover les expressions et les formes. Nous ne savons rien des intérêts artistiques de Teresa Brzóskiewicz à cette époque, mais elle a sans aucun doute subi l'influence de l'école française pour laquelle la figure humaine restait dominante. Elle était hostile en sculpture à toute approche narrative pour ne privilégier que la forme. Elle a abordé ces problèmes dans une interview donnée à l'occasion d'une exposition personnelle à l'automne 1961 à la Galerie Notre Dame à Paris.
Femme (vers 1960)
Les sculptures présentées dans cette exposition confirmaient les convictions professées par l'artiste. Il s'agissait notamment de : Maternité, Madone, Nu, et la plus abstraite d'entre elles, Icare. Les rares et malheureusement petites photographies de l'exposition publiées dans la presse parisienne de l’époquemontrent une figure féminine, vraisemblablement en béton et s'inscrivant dans la tradition des représentations montrant une femme allongée semi-inclinée. Cette position reviendra dans l'œuvre ultérieure de l'artiste, mais sous une forme stylistique différente et dans d’autres matériaux. De même, La femme de l'île de Saint Marguerite, également exposée à Paris, trouvait son écho dans les sculptures réalisées dans les années 1960 et 1970. De cette période parisienne date également le portrait de Cacau, fameux modèle qui posait pour les sculpteurs assez fortunés pour pouvoir l’engager. Grâce à ses connaissances parmi les artistes français, elle avait accès gratuitement aux séances de poses de Cacau. Par la suite, elle s'est mise à réaliser des portraits toujours remarquablement expressifs. Avant même d’exposer à Paris, elle avait présenté ses œuvres à Cannes . Puis vint l'exposition à la Galerie Notre Dame qui donna lieu à plusieurs notes flatteuses dans la presse française ainsi qu’à une courte interview de l'artiste réalisée par le critique d’art François Pluchart, plus tard bien connu mais alors débutant. Entre temps, elle avait aussi participé au Salon des indépendants à Paris.
Ella a également réalisé avec succès des travaux d'exposition, en concevant le cadre artistique du pavillon polonais au Festival international de l'étudiant à la Cité universitaire de Paris. Elle a reçu le deuxième prix pour son projet en 1960 et le premier prix en 1961, ainsi que l'insigne d'argent de l'Association des étudiants polonais.
Les appréciations positives exprimées par les critiques français ne retinrent pas Brzóskiewicz à Paris. En 1961, elle retourna en Pologne. Outre quelques raisons personnelles, cette décision futsans doute dictée par le fait que la vie artistique en Pologne renaissait alors après des années de paralysie politique.
Immédiatement après son retour, elle exposa les sculptures qu'elle avait rapportées de Paris ainsi que d'autres œuvres à la SARP et, un an plus tard, à la galerie MDM, qui était alors la plus importante de Varsovie après la galerie Zachęta. Elle poursuivit son travail et, trois ans plus tard organisa de nouveau une exposition individuelle, cette fois ci à Sopot, la ville où son parcours artistique avait débuté, car c'est là qu'elle avait commencé ses études à l'École Supérieure d'État des beaux-arts en 1947, avant de s'installer à Varsovie, où elle obtint son diplôme en 1953 alors qu’elle travaillait dans l'atelier de Franciszek Strynkiewicz. Ses professeurs furent Marian Wnuk et Stanisław Horno-Popławski à Sopot, et Tadeusz Breyer et Franciszek Strynkiewicz à Varsovie. En 1965, elle participa à l'exposition Varsovie en Art et reçut le prix du conseil d'administration du ZPAP de Varsovie. L'artiste travaillait différents matériaux (pierre, pierre reconstituée, fonte, céramique, bois, albâtre), ce qui témoigne du large éventail de sa formation polyvalente et ses capacités créatives.
Puis vint un séjour au Danemark qui marqua une étape importante de son travail. En 1966, elle avait reçut une bourse du Ministère de la culture et des arts pour se rendre à la Herning Højskole, une université populaire du Jutland, où des ateliers de sculpture en plein air étaient organisés en coopération avec l'usine métallurgique locale. Pendant son séjour, elle réalisa plusieurs grandes sculptures en métal, dont une de six mètres de haut, en utilisant la technique de la soudure, qu'elle utilisera aussi plus tard pour Warszawianka et Sztandary, entre autres.
Elle a également organisé une exposition personnelle en 1966 dans la ville voisine d'Ikast. Un certain nombre des petites pièces réalisées à l'époque sont aujourd’hui conservées dans des collections privées au Danemark. Malheureusement, les plus grandes, qui se trouvaient dans le parc des sculptures de Herning, ont probablement été détruites après la fermeture de l'université populaire au début du XXIe siècle. Cet épisode danois, au cours duquel Brzóskiewicz a réalisé des œuvres de plein air de grande envergure pour la première fois de sa carrière, a eu des conséquences importantes sur son travail ultérieur.
Les années 1960 ont été très dynamiques pour la sculpture polonaise : d'une part, des monuments commémoratifs officiels ont été commandés par les autorités qui ouvraient des concours pour leur réalisation. Des expériences ont alors été menées dans la recherche de nouveaux matériaux, de nouvelles formes d'expression et de nouvelles manières de présenter les sculptures dans l'espace public. L'une des manifestations de cette recherche a été l'organisation de la première Biennale de Sculptures Métalliques à Varsovie en 1968. Plusieurs dizaines de sculptures réalisées dans les usines métallurgiques, furent disposées le long de la rue Kasprzaka, sur la bande verte séparant les chaussées pour affirmer l'unité des mondes de l'art et de l'industrie, la coopération des artistes et des ouvriers. Leurs auteurs étaient les sculpteurs les plus créatifs de l'époque, principalement issus du milieu varsovien, tels que Jan Berdyszak, Bronisław Chromy, Jerzy et Krystian Jarnuszkiewicz, Tadeusz Sieklucki et Adam Smolana. Parmi les œuvres réalisées, deux sont de Teresa Brzóskiewicz : Motyl (Le papillon) et Jutrzenka (L’aurore), qui a survécu jusqu'aujourd'hui et se trouve maintenant, avec d'autres œuvres de la Biennale, sur une place du quartier de Wola consacrée à leur présentation après la reconstruction de la rue Kasprzaka. Pour la sculpture L’aurore il s'agit d'une construction toute en hauteur faite d'éléments métalliques, s'ouvrant à la manière d'une fleur et surmontée de deux disques lisses peints en jaune. La sculpture Papillon qui n’existe plus était à la fois plus expressive et plus organique par l’effet de sa surface métallique brute.
Ces sculptures rappellent les œuvres de l'artiste suisse Robert Müller, actif et populaire à Paris lorsque l'artiste polonaise s'y trouvait également. Il les réalisait lui aussi en métal, en leur donnant de même des formes et des titres qui font référence au monde floral et animal.
Après son retour de Paris en Pologne,parallèlement à ses grandes œuvres extérieures,Brzóskiewicz créait aussi des œuvres expressives combinant le métal et le verre coloré. L'une d'entre elles, Le concours Chopin, a été offerte au musée d'art contemporain de Skopje avec d'autres œuvres offerts par des artistes polonais à la ville dévastée par le tremblement de terre. Les associations de métaux et de verrefurent employés pour des projets d’architecture d’intérieur.
Le musée a été construit selon le projet de trois architectes polonais, Wacław Kłyszewski, Jerzy Mokrzyński et Eugeniusz Wierzbicki, communément appelés les Tigres, qui ont remporté un concours international. Teresa Brzóskiewicz a collaboré avec eux à plusieurs reprises, notamment pour la construction de la Maison du Marin à Szczecin en 1972. Elle a utilisé une combinaison d'éléments en verre et en métal pour la décoration intérieure et a conçu une décoration en céramique sur la façade. Le bâtiment n'existe plus.
Par ailleurs, le caractère expressif de la forme faisait partie d'un projet réalisé dans le cadre du plan utopique proposé par Marian Bogusz et Jerzy Olkiewicz pour relier par un parcours artistique le bâtiment du Musée national de Varsovie au lac Zegrzyński. Teresa Brzóskiewicz a collaboré à ce projet urbain d’architecture et sculpture avec Janusz Laudański et Tadeusz Wencel. Une maquette de la sculpture qui devait être érigée le long de cette route est conservée au Musée national de Varsovie. Il s'agit d'une forme abstraite avec une structure à ouverture radiale faite d'étroites pièces de métal poli pour refléter la lumière.
Les activités caractéristiques des années 1960 qui ont initié la coopération entre les artistes et l'industrie lourde, telles que la Biennale d'Elbląg et le Séminaire de Puławy, ainsi que l'exposition susmentionnée à Wola, ont été poursuivies par la branche varsovienne du ZPAP qui, en 1977, a organisé un atelier en plein air aux aciéries de Varsovie. La sculpture de Teresa Brzóskiewicz, Warszawianka (la Varsovienne), qui se dresse toujours devant le bâtiment de l'ancienne aciérie, constitue un retour à la figuration. Réalisée en métal, cette figure féminine allongée est un lointain écho de la Femme de l'île Sainte Marguerite, et aussi de la Vierge de la forêt d’une hauteur de trois mètres, sculptée en bois et issue de l'atelier de plein air de Hajnówka (1967).
Au cours de la décennie dite d'Edward Gierek, les autorités ont réorienté à différents niveaux l'activité artistique vers l'espace public plus facile à contrôler. Les sculpteurs recevaient alors des commandes pour orner les espaces verts entre les lotissements nouvellement construits, les artères urbaines modernisées et des routes dans toute la Pologne, ce qui leur a donné l'occasion de s'exprimer de manière monumentale et pérenne , ce qui pour nombre d'entre eux était une opportunité jamais connue auparavant, car de tels monuments ne pouvaient être réalisés que sur commande d’état . Aujourd'hui, les œuvres de plein air créés à l'époque et qui sont toujours présentes dans des villes telles que Bialystok, Lublin et Varsovie témoignent non pas tant de la coopération des artistes avec les autorités que de la volonté de sauver les ateliers de sculpture des tendances conceptuelles alors croissantes. Teresa Brzóskiewicz a réalisé trois sculptures qui se trouvaient à Varsovie à l'époque : Printemps sur la rue Międzynarodowa et Deux rivières (Vistule et Volga) sur la rue Marszałkowska. Sculptées dans le marbre, les figures semi-couchées s'inscrivent dans une longue tradition de personnages féminins représentés dans cette posture. Les allégories des fleuves font sans doute référence aux sculptures de Ludwik Kauffmann dans le parc des Thermes Royaux qui représente la Vistule et le Bug, ainsi qu'à la sculpture la Vistule ciselée par Tomasso Righiegold et qui se trouve dans l'Ancienne Orangerie des mêmes Thermes Royaux.
Au cours de cette période, l'artiste a également réalisé de petites œuvres en terre chamottée, qui se retrouvent aujourd'hui occasionnellement dans les ventes aux enchères.
Au début des années 1980, elle partit s’installer aux États-Unis, à Union Grove, près de Milwaukee (Wisconsin). Les contraintes technologiques, telles que l'accès aux matériaux et l'encadrement des ateliers, l'obligèrent à abandonner le métal au profit du plâtre, de la céramique et, pour la première fois de sa carrière, de l'albâtre. C'est dans ce matériau qu'elle réalisa une vingtaine d'œuvres des séries Rose et Femme, dont certaines sont présentées dans cette exposition. Un événement extrêmement important de la période de son séjour aux États-Unis fut un spectacle de l'éminent mime français Marcel Marceau. Les impressions de cette performance ont donné naissance à une série d'œuvres portant le titre collectif de Mime. Outre la sculpture, elle se consacra également au dessin à l'encre - plusieurs œuvres de cette série dans ce genre sont exposées dans la présente rétrospective.
Teresa Brzóskiewicz avec l'un de ses dessins (années 1970 - Archives d’ Ina Stefanowicz-Schmidt)
Femme 1, dessin à l'encre (1982)
(photo de Dorota Dzik-Kruszelnicka)
Dans les années 1980, Milwaukee était un petit centre artistique aux États-Unis, qui ne suscitait que peu d’intérêt de la part de la population locale. Le travail de Brzóskiewicz n’y passa pourtant pas inaperçu et fit l'objet de plusieurs articles dans la presse locale, accompagnés d’une longue interview. On a également exposé ses œuvres dans des galeries locales, dont la Cudahy Gallery of Wisconsin Art (Milwaukee Art Museum), suivie d’une exposition personnelle à la Katie Gingrass Gallery de Milwaukee (1987). Un certain nombre de ses œuvres se trouvent actuellement dans des collections privées aux États-Unis.
Elle revint en Pologne presque dix ans plus tard. Il ne lui était plus alors facile de trouver sa voie dans les nouvelles conditions socio-politiques qui avaient à nouveau complètement transformé le paysage de l'art. De cette période tardive, outre les nus féminins taillés dans l'albâtre, on trouve surtout des sculptures et des portraits en ronde bosse et en bas-reliefs, dont un buste d'Ignacy Domeyko destinée à l’Université du Chili à Santiago, et encore le portrait du professeur Andrzej Wierciński qui trône à la Faculté d'archéologie de l'Université de Varsovie.
Portrait du professeur Andrzej Wierciński (2005)
version en bronze à la Faculté d'archéologie de l'Université de Varsovie
(photo Erazm Ciołek)
Portrait d'Ernest Malinowski (2020 - copie de l'original de 1996)
rue Emilii Plater, Gare Centrale, Varsovie
(photo de Marcin Jamkowski)
Portrait de Karol Wojtyła - Saint Jean-Paul II (vers 2008)
Elle a également réalisé un portrait en bas-relief d'Ernest Malinowski, dont quatre moulages ornent les plaques commémorant ses réalisations techniques et militaires, au Musée de l'armée péruvienne (Museo de la Fortaleza « Real Felipe ») à Callao (Pérou), sur la place du quartier de Yanahuara à Arequipa (Pérou), devant le monument aux Ingénieurs polonais à Lima (Pérou) et à l'entrée de la Gare centrale de Varsovie. Un autre bas-relief de sa conception représentant l'éminent historien péruvien Edmundo Guillén Guillén, se trouve au Museo Inca de Cusco (Pérou). Elle a également réalisé un buste de Jean-Paul II, mais le moulage de cette sculpture, qui rend si bien les traits du pape, n'a malheureusement jamais été réalisé. Elle a également présenté des expositions personnelles à Paris (1990) et à Lima et Trujillo (Pérou, 1996).
Vistule (milieu des années 1970)
actuellement à ul. Gagarina 25, Radom
Il est à espérer que la présente exposition de l'œuvre de Teresa Brzóskiewicz stimulera la recherche sur son travail. L'artiste mérite certainement de figurer à sa juste place dans l'histoire de la sculpture polonaise de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle. De son vivant, elle était appréciée par un cercle d'artistes aujourd'hui considérés d’avant-garde, comme en témoigne sa participation à la Biennale de sculpture métallique et au projet de route reliant le MNW et le lac Zegrzyński. Elle a fait ses preuves en tant qu'auteur de sculptures de plein air toujours présentes dans la capitale, mais aussi à Radom, où une autre figure féminine à demi-couchée orne l’espace entre les immeubles de l'époque communiste. Au Centre de la sculpture d'Orońsko, on peut voir son œuvre Rêve de 1979, qui préfigure ses représentations ultérieures de corps féminins rendus de manière très sensuelle dans les petites sculptures en albâtre auxquelles elle a travaillé jusqu'à la fin de sa vie.
Joanna M. Sosnowska
(Traduction en français d’ Arnold Lebeuf)